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Magritte et Dalí à l'Auberge des Rêves


Magritte n'était pas très satisfait de son nouveau tableau. Derrière les épaisses volutes de fumée de sa cigarette, il observait pensivement le résultat... Finalement, il prit sa toile sous le bras, sortit de sa chambre et parcourut les étages de l'auberge à la recherche de son ami. Il trouva celui-ci en train de s'extasier devant une horloge qui commençait à se déformer au fond de la chambre du temps Pi. Voyant son ami entrer il s'exclama :

- Ah ! René ! Regarde ça, c'est extraordinaiiiiire cette auberge... le temps semble fondre ici...

Magritte s'approcha et pencha la tête de côté pour observer le cadran qui se liquéfiait littéralement sur le bord d'une étagère.


- En effet ! Je me demande quel phénomène peut provoquer cela... mais dis-moi, qu'est-ce que tu as encore fait à tes moustaches ?

- J'ai laissé Gala s'amouser oun peu avec...

- Je vois ça... mais les pâquerettes, c'est... comment dire...

- C'est soublime ! Mais tu n'es pas venou mé voir pour mes moustaches...

- Non, en fait je voudrais ton avis sur mon dernier tableau. Il manque quelque chose, je ne sais pas quoi...

- Montre-moi donc... »

Se caressant le menton, les yeux froncés, le maître catalan contempla avec gravité le rectangle de toile que Magritte tenait à bout de bras, inquiet du verdict à venir.

- Toi qui veux faire des images à penser, qué penses-tou que les gens vont penser dé ça ?

- Et bien, justement, c'est la question que je me pose...

- Mais ils ne vont rrrrien penser dou tout ! Il n'y a rien à penser ici, puisque tou dis tout ! Pose cette toile par-là et viens vers moi.

Magritte déposa avec précaution le tableau sur une commode et vint l'observer à côté de son ami.

Titillant pensivement une pâquerette, un sourcil levé avec inquiétude, Dalí finit par renifler et lancer :

- Tou né choque perrrrsonne avec un trouc pareil ! Allons, René !

- Oui bon d'accord, il n'y a rien en tirer, je vais passer à autre chose. J'ai vu des rochers volants dans le jardin de l'auberge, c'est assez inspirant...

- Attend ! Il y a quand même quelque chose. Oublie la scie oun instant. Souperpose un objet vrrraiment inattendou à la place... Magritte se frotta les paupières à cause de la fatigue et de la fumée qui lui piquait les yeux et puis tout à coup, il s'écria :

« Bon sang mais c'est tellement évident ! Ah ! Merci Salvador ! Je t'offre un verre au bar ce soir !

- Oh cé soir, tou sais, Gala voudrait créer oun nouvelle oeuvre avec mes moustaches... Cé sera soublime !

- Ça va j'ai compris..., fit Magritte en se retenant de sourire. Une autre fois alors... Et c'est ainsi que Magritte s'en retourna tout enjoué à sa chambre pour peindre une de ses « œuvres à penser » les plus connues. Surréaliste, non ?





Caroline Karedo

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