N’est-ce pas être ange que de se sentir chuter et chuter encore dans les limbes, parachuté dans un monde de solitude infinie ?
N’est-ce pas être ange que de se sentir les ailes brûlées par le froid mordant d’un abysse sans fond ?
N’est-ce pas étrange ce rêve d’un ailleurs si doux, d’un autre chez nous ?
Dans cette obscurité, tendre la main... chercher la flamme, un peu de chaleur, souvent en vain...
Mais quelquefois, une douce épaule, un mot ou deux, une voix dans la nuit, une âme perdue elle aussi, accompagne mes maux en émotions fracassées, bateau jeté sur un rivage désolé...
Avons-nous choisi cela ? Avons-nous vraiment fait ce choix ?
Ô mon ami, ô ma compagne, sommes-nous donc si téméraires, si fous, si amoureux de la Vie, pour avoir choisi cette Terre ?
Retrouverons-nous, un jour prochain, si proche ou si lointain, les aubes délicieuses où nous volions tels des aigles sur les vastes plaines ?
Où avons-nous caché nos ailes, mes anges ?
C’est étrange...
C’est être ange...
Caroline Karedo
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