Combien ont franchi tes portes
Reine de Niflheim ?
Combien ont trouvé le chêne menant à l'autre monde ?
Je les sens tout au long de tes sentiers alaisiens
Leurs traces perdues dans les sous-bois
Il n'y a pas une pierre qui n'ait une histoire à conter...
J'ai tenté de soulever les brumes du temps
J'ai croisé le borgne vagabond
Et toujours tu m'appelles
Depuis les portes de Hel
J'ai suivi les lys, les crapauds, les bucranes
Tu m'as fait traverser tant de contrées
Depuis le radieux champ Belin, jusqu'aux champs élyséens...
Sont-ils tous retournés dans le bienheureux séjour
La mythique Terre de leurs propres ancêtres
Avant que ne s'abattent les flots destructeurs ?
Le sel de tes sources, ces grains d'éternité
Leur a-t-il fait oublier la douleur du combat et de l'exil,
Ou Ogmios les a-t-il lié à jamais à la mémoire de la Grande Mer ?
Ont-ils célébré dans le bosquet sacré, le long voyage et l'Arrivée
Le Temps des moissons retrouvées ?
Tournée vers le septentrion, et l'étoile du Nord
Je m'interroge encore :
Percerai-je un jour le secret de tes hel-eusinies
Avant de te rejoindre moi aussi