Si j'étais un instrument, je serais violon aux ligneuses cordes
Mes notes s'enrouleraient comme le temps que la vie nous accorde...
S'entremêleraient passé et futur en une présente symphonie
Tournoyant dans le vide et l'espace infini,
Spirale lumineuse aux reflets d'ombre, je souris
Et je pleure et je ris de désespoir dans cette immensité
Que j'embrasse d'un seul accord,
Comme tu embrasses mon corps de violon,
Mon petit corps de bois si frêle
Pour en tirer ces quelques gouttes de musique,
Ces mots et ces maux d'une humanité si malmenée
Et à l'âme si déchirée de s'être tant perdue.
Ces notes sont telles des bouteilles jetées dans la mer sidérale,
Balises minuscules, onduscules musicales
Trajectoire incertaine vers un rêve lointain, encore indistinct
Furieuse de désir pourtant, pétrie de peur et de doute et enfin
Reconnaissante de tous ces instants, quelle qu'en soit la finalité !
Car au cœur de mes cordes, usées de toutes ces nuits passées
A jouer à la vie, à la mort, ou à l'envi
Brûle toujours l'espoir que quelqu'un quelque part
Trouvera la partition, se saisira du son
Et fera sienne cette incroyable mélodie...
Caroline Karedo
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