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AVENGERS ENDGAME : une fin prométhéenne pour un nouveau départ dans l'inconscient collectif?

Dernière mise à jour : 13 juin 2019



Si la science-fiction a toujours, plus que tout autre genre, fortement marqué et attiré mon esprit, c'est sans doute parce qu'elle porte en elle ce flambeau unique de l'avenir et de la destinée de l'Humanité ou de la Vie dans son ensemble. C'est un monde d'exploration des possibles, les meilleurs comme les pires... Des bouteilles à la mer jetées par le futur en direction de nos rivages présents ou encore des reflets des archétypes qui commencent à s'agiter profondément dans la psyché collective avant de pouvoir, peut-être, se manifester dans notre réalité.


A ce titre, le dernier Marvel est tout bonnement exceptionnel de mon point de vue.

Déjà amorcé avec la fin tragique d'Infinity War, où la moitié des êtres vivants sont balayés comme poussière au vent, afin, selon Thanos, trickster de l'histoire et maître du chaos absolu, de redonner un nouveau souffle à la galaxie.

Thanos est un vilain mégalo doublé d'un furieux écologiste de bas étage : la seule solution pour lui de faire retrouver l'équilibre à cet univers dont les ressources sont pillées et s'épuisent, c'est de détruire 50% des vivants et de ravager au passage leur planète avec ses armées d'outre-monde.


5 ans après l'évanouissement - un ravissement quasi-biblique - de la moitié de la population terrestre, on devine pourtant le malaise lorsque Cap'tain America raconte qu'il vient de voir un banc de baleines traverser l'Hudson... Ce qui ne fut pas sans me rappeler que dans les environs de Tchernobyl, la disparition des humains de la région a laissé place, aujourd'hui, à une sorte de petit paradis sauvage où les loups n'ont jamais été aussi heureux et se reproduisent avec bonheur dans un habitat de nouveau foisonnant et tranquille.

C'est un constat d'une grande tristesse, comme si l'humain - le moderne en tout cas - n'était jamais capable de vivre en bonne intelligence avec le reste de son environnement, et ce Thanos, c'est un peu comme cette mauvaise conscience qui nous empêche de dormir tranquille à côté de nos désastres répétés et notre immaturité en tant qu'espèce.


Thanos est à l'image des auteurs des pierres de Georgia Guidestone qui pensent très précisément qu'une planète Terre idéale ne devrait pas compter plus de 500 millions d'humains. Des égorgeurs en habits de sages... ou l'enfer pavé de bonnes intentions !

Sans doute se réjouissent-ils de cette épée de Damoclès que représente la Sixième extinction de cette planète... 6 comme les 6 pierres d'infini qui permettent à Thanos d'accomplir la grande éradication cosmique... mais 6, c'est aussi, dans le monde archétypal des tarots, la carte du choix, la carte où tout peut basculer d'un côté ou d'un autre selon nos actions et décisions.

Et ce 22ème Marvel marque la fin d'un cycle, comme les 22 lames de ce même tarot.

Le Monde retrouvé ou le Fou galactique, retranché dans son jardin ?


Parmi les éléments qui feront pencher la balance, il y aura le fait que certains avengers survivants auront grandi intérieurement. Tony Stark aura quitté son Puer aeternus pour devenir père responsable et époux présent ; Hulk/Banner aura fusionné - accompli son individuation- pour garder le meilleur des deux personnages. Natacha Romanov aura définitivement laissé son passé d'amazone et d'assassin formaté pour rester en quête de ses plus hautes valeurs et maintenir les survivants en contact, sa seule famille. D'autres auront totalement sombrés... Alcoolique pathétique et idiot, il faudra près de 3h d'épopée dantesque pour que Thor retrouve le chemin de sa divinité intérieure ( qui passera par sa déesse-mère compatissante et réconfortante, version moderne de l'âne Lucius face à Isis... ). Clint Barton écumera les bas-fonds des grandes cités pour jouer les justiciers sanglants contre les petites frappes de quartiers ou de cartels, et sera récupéré in extremis par son amie Natacha.

D'autres resteront relativement égaux à eux-mêmes, quoique émotionnellement très affectés, tels Cap'tain America ou Rocket Racoon.


L'arrivée inopinée d'un petit insecte quantique va curieusement remettre en marche "la grosse machine des Avengers" : Ant-Man, perdu depuis 5 ans dans les méandres sub-atomiques, réapparaîtra avec un constat et une idée qui finira par faire mouche dans le cerveau génial (mais angoissé) de Stark. Le voyage dans le temps est possible... mais quid des conséquences et de sa nouvelle petite famille?


Si cette idée semble remonter aux débuts même de la Sci-Fi, il y a pourtant un petit détail qui fait toute la différence et qui est absolument en résonance avec certaines théories actuelles.

Lorsque Nébula se retrouve co-exister avec son soi passé, les deux consciences sont en relation si étroites que la Nébula du passé a accès aux données de son soi futur ! Ce qui crée malheureusement quelques complications car Thanos se servira de toutes ces données du futur pour mettre un plan de contre-attaque sur pied... Néanmoins, il est hautement positif que ce petit détail soit illustré et porté à la conscience collective.

Notre conscience globale fonctionne hors du temps et nous pouvons avoir accès à des données du futur ! C'est tout le travail sur la rétrocognition, et la signification des synchronicités, qui est en train d'être démontré et expérimenté actuellement, même si l'équipe des studios Marvel n'en sait rien du tout...


Et si l'on a compris, selon l'antienne favorite de Steve Rogers depuis le début de la saga, qu'aucun héros ne pouvait gagner seul ces grands combats et défis posés à l'humanité, l'ultime affrontement dans Endgame donne des frissons et remue quelque chose de très profond. Nous touchons ici au supra-collectif, et dépassons de loin le devenir du seul genre humain car les forces arrivent des 4 coins de la galaxie pour résister à l'entropique Thanos. Si vous vous souvenez d'Avatar et du réveil de Aïwa, vous aurez le même genre de vision. Et quoique les Marvel, dans l'ensemble, soit davantage portés sur l'anthroposphère qu'Avatar, Rocket et Groot, le raton laveur et l'arbre, sont là pour symboliser la relation symbiotique possible entre les espèces...


Un autre thème cher à mon coeur, la participation active du féminin, côte à côte avec leurs homologues masculins. Même la délicate Pepper Pots revêtira l'armure pour combattre aux côté de son époux de fer. L'équilibre de cet univers (ou plus modestement de notre grosse boule bleue), ne pourra pas être restauré sans celui-là qui nous fait cruellement défaut. Les 4 visages du féminin selon Jung sont bien présents dans le film : la mère/épouse, grâce à Pepper et la mère de Thor, l'amie-amante sous les traits de Natacha ; l'amazone-guerrière sous un nombre incroyable d'héroïnes dont Capt'ain Marvel revenue du fond du cosmos, et la sibylle-prêtresse, en la personne encore de Frigga, qui nous apprend avoir été élevée par des sorcières et qui sait lire au-delà des apparences... Chacune de ces facettes du féminin nous montre à quel point ils sont indispensables pour parvenir à un dénouement heureux. Une certaine Dana Lys pourrait vous en dire long sur cet aspect des choses...


Pour terminer, je vous avouerai que j'ai aussi versé ma petite larme à la mort de Tony Stark.

De tous les personnages, c'est sans doute celui qui a accompli le plus de chemin. Imbuvable macho, milliardaire crâneur et vendeur d'armes à ses débuts, celui qui n'était qu'un éternel gamin impertinent en quête de père a été forgé par des épreuves titanesques à la hauteur de son égo pourrait-on dire. Mais on ne fabrique pas un diamant en caressant un morceau de charbon. Et l'armure d'Iron Man va devoir céder sous la pression des événements afin de parvenir jusqu'à son coeur en fusion...

Tony Stark, c'est un peu l'image de notre époque uranienne, prométhéenne. L'hyper-technologie, en plus des démons qu'elle peut créer (comme Ultron) lorsqu'elle est mal utilisée, reste inefficace sans le dépassement de soi et les plus hautes qualités humaines. Ici la dimension sacrificielle de Tony Stark amorce le franchissement, pour l'humanité, de la porte de Neptune. Car avec Neptune, nous accédons enfin à la Mer cosmique, à la dissolution de l'individualisme et ses idées de grandeurs auto-centrées.

Et ainsi, l'ombre Thanos peut enfin disparaître.


Faut-il donc, comme le poète Peter Hammill l'a chanté, avoir une confiance pure et enfantine en la fin de l'enfance ?


" There's a time for all pilgrims, and a time for the fakers too, there's a time when we all will stand alone and nude, naked to the galaxies...naked, but clothed in the overview: as we reach Childhood's End we must start anew. "



CK







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